vendredi 3 octobre 2008

fibromyalgie et cortisol


L’une des découvertes intéressantes des dernières années sur la fibromyalgie est l’identification d’une dysfonction de l’axe hypothalamo-hypophysaire-surrénalien1,3-6.

En effet, chez les fibromyalgiques, en réponse à un stress, on ne retrouve pas des augmentations aussi importantes de cortisol que chez les personnes en bonne santé, et ce, malgré des niveaux de base légèrement plus élevés1,3,4,6. Il semble que la surrénale n’arrive pas à répondre aussi efficacement à une stimulation par l’ACTH. En ce sens, les fibromyalgiques pourraient donc souffrir d’un syndrome de dérégulation au stress.Et si la douleur était psychogénique?

Même s’il est tentant d’attribuer à la complexité des douleurs fibromyalgiques une origine psychologique, il faut comprendre les bases neurophysiologiques de la douleur pour accepter l’évidence d’un « substratum » biologique. Toutefois, il est vrai que de nombreux fibromyalgiques finissent par présenter des symptômes dépressifs parfois sévères. Des études établissent à environ 30 % l’incidence de dépression majeure dans ce groupe de patients4,6. Cette observation n’est pas surprenante puisque, comme mentionné plus haut, les niveaux des principaux neurotransmetteurs impliqués dans la dépression (NA et 5-HT) sont diminués chez les fibromyalgiques1,3,4,5,6. Il est possible que la déplétion de ces neurotransmetteurs, en présence de conditions favorisantes (populations de récepteurs 5-HT et NA particulières), puisse produire initialement de la douleur puis, dans une deuxième phase, mener à un état dépressif. Ce serait une erreur de conclure que la dépression est elle-même responsible du phénomène douloureux. En effet, quelques études récentes montrent que la dépression n’influence pas le seuil de tolérance à la douleur19,20.

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